Cependant, avec plus de 3,5 milliards de cartes de crédit émises dans le monde chaque année, le secteur génère plus de 500 000 tonnes de CO2. Les défis sont nombreux, mais les innovateurs du secteur travaillent d'arrache-pied pour réinventer chaque aspect de la chaîne de valeur bancaire. Le temps de l'indifférence est révolu ; il est temps d'agir.
Dès la conception...
Les premiers efforts ont porté sur l'utilisation de plastique recyclé dans la production des cartes, une première étape importante pour réduire l'empreinte carbone de près de 5 % (soit l'équivalent de 7 g de carbone par carte) par rapport aux cartes fabriquées à partir de plastique vierge. Des banques telles que BBVA, Santander et HSBC se sont engagées dans cette voie depuis plusieurs années. Plus récemment, Mastercard s'est engagée à ne plus utiliser de PVC vierge d'ici 2028. L'industrie a également commencé à utiliser des plastiques récupérés sur les débris océaniques, en particulier dans les régions où les cartes de crédit sont produites. Le bois, un matériau intrinsèquement respectueux de l'environnement, est également utilisé, les récentes avancées technologiques permettant de produire des cartes entièrement en bois et sans plastique.
Cependant, des questions clés subsistent, telles que la localisation des unités de production et de personnalisation, la traçabilité des matières premières et le développement de matériaux entièrement recyclables dérivés de sources biologiques.
A l'usage
En termes de responsabilité sociale des entreprises (RSE), il y a encore beaucoup à faire en ce qui concerne l'utilisation de la carte, qui offre des possibilités infiniment plus grandes par rapport aux méthodes de paiement traditionnelles telles que l'argent liquide ou les chèques. Grâce à l'utilisation de la carte, l'industrie bancaire a fait d'importants progrès dans la création de services répondant à de nouveaux besoins spécifiques, offrant aux émetteurs et aux fintech un monde d'opportunités pour se différencier et aller encore plus loin dans leur engagement.
Pour ce faire, ils se tournent également vers de nouveaux acteurs, appelés " climtech ", pour les aider à développer des services originaux. Ainsi, la startup suédoise Doconomy propose de plafonner l'impact carbone des achats, la banque luxembourgeoise Raiffeisen a déjà planté près de 62 000 arbres financés par les transactions de ses clients, et de nombreuses initiatives émergent autour d'un compte courant éthique (par exemple, qui ne finance pas les énergies fossiles). Ces dispositifs visent à fédérer les clients autour d'un objectif environnemental commun, et d'un marché qui n'en est encore qu'à ses débuts.